Istanbul

la citerne basilique

Je suis devant l’ordi et j’aimerais écrire.  Je laisse aller mes pensées. J’ai du mal, je cherche mes mots, je rature. Trois semaines que je suis rentrée et j’y arrive pas. Je voudrais l’évoquer sans jamais la nommer. Écrire la ville, y inscrire quelque chose de ma vie. Un texte un peu mystique, peut-être.  Mystérieux, envoutant, rythmé. Pas descriptif en tout cas, pas un poème à images de cartes postales. Ce serait un texte plein de rêverie, lumineux et émouvant. Une mosaïque de mots. J’évoquerais une ville moderne et indisciplinée. Je dessinerais des minarets ciselés dans le ciel et un bazar coloré débordant de bijoux. Ça sentirait la pomme et les épices. Je vous ferais écouter l’étrange chant du muezzin.  Celui qui vous tire de votre sommeil, un peu angoissant. Ou alors celui de la tombée de la nuit,  qu’on entend du ferry en partant de la rive asiatique. Je vous ferais goûter des loukoums à la rose et du miel avec ses alvéoles. Je n’oublierais pas de vous surprendre avec la pluie et la brume sur le Bosphore. Vous fumeriez un narguilé, vous boiriez un verre de vin démesuré en regardant passer le tram rouge qui remonte Istiklâl. Je vous ferais prendre un taksi en sortant d’un bar branché. Il essaierait de vous arnaquer gentiment, mais vous amènerait à la Tour de Galata. Vous auriez le souffle court et vous seriez juste heureux.

Mon texte ne serait évidemment pas mièvre et je m’abstiendrais d’utiliser le mot féérique.

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